Quelques notions sur les Parodontites

  • Parodontologue Paris

Quelques définitions

Le parodonte est l’ensemble des tissus qui entourent les dents et assurent leur rétention au sein des mâchoires.

La parodontologie est la spécialité de la médecine dentaire qui s’intéresse au parodonte. En France, il n’est pas possible d’identifier par les Pages Jaunes un Parodontiste, car l’exercice spécialisé dans ce domaine n’est pas officiellement reconnu par le Ministère de la Santé. Cette spécialité existe pourtant depuis plus de 35 ans !

Le parodontiste est le nom donné au Chirurgien-dentiste ayant suivi un programme de spécialisation en parodontologie après ses années de médecine dentaire générale.

Les parodontites, encore appelées déchaussement dentaire, entrainent la perte des dents par absence de rétention au sein des mâchoires. La santé parodontale fait souvent défaut puisqu’on estime à environ 70 % la proportion de la population européenne atteinte de parodontites à des degrés divers. C’est donc de très loin la pathologie buccale la plus fréquente, loin devant la carie dentaire. Il faut noter que les parodontites sont des maladies insidieuses, qui évoluent le plus souvent en l’absence de douleur. Les patients atteints en ont donc rarement conscience…

Le parodonte

Le parodonte est constitué de 3 éléments, à savoir : l’os alvéolaire, le ligament parodontal et la gencive. Le rôle de l’os alvéolaire, qui est en continuité avec l’os de la mâchoire, est de ceinturer la dent pour lui donner sa stabilité. Le ligament parodontal permet la liaison entre l’os alvéolaire et la racine de la dent. La gencive, quant à elle, assure une fonction de gaine protectrice pour maintenir le ligament et l’os alvéolaire à l’abri du milieu buccal.

Lorsque le parodonte est sain, l’os alvéolaire entoure toute la surface de la racine et s’arrête juste en dessous de la couronne de la dent. Par ailleurs, la gencive est fermement attachée à la dent, de sorte qu’une sonde insérée entre la dent et la gencive ne peut pénétrer de plus de 3 mm. Enfin, la gencive recouvre toute la hauteur de la racine dentaire : seule la couronne de la dent est visible.

Mon parodonte est-il en bonne santé ?

Lors de votre visite annuelle chez le dentiste, l’intégrité du parodonte doit être vérifiée systématiquement, au même titre que l’intégrité dentaire.

Un examen parodontal de base se fait grâce à l’observation d’une radiographie panoramique et d’un sondage parodontal. La radiographie permet de regarder le niveau osseux autour des dents. Le sondage, rigoureusement indispensable pour le diagnostic, consiste à mesurer la profondeur de l’espace présent entre la dent et la gencive avec une sonde graduée en mm. Si une pathologie est détectée, votre chirurgien-dentiste peut choisir de vous adresser à un Parodontiste.

Même si un professionnel est le plus indiqué pour poser un diagnostic, vous trouverez ci-après quelques éléments d’autodiagnostic. Si vous présentez un ou plusieurs de ces signes, il se pourrait bien que vous présentiez une parodontite :

Saignements plus ou moins marqués des gencives au brossage, lors de la mastication ou même spontanément

Gencives plus ou moins gonflées, rouges ou sensibles

Rétraction de la gencive rendant la racine visible

Espaces entre les dents, au niveau duquel des aliments viennent parfois se loger

Déplacements dentaires spontanés à l’âge adulte

Mobilités dentaires plus ou moins marquées

Rappelons ici que les parodontites évoluent le plus souvent en l’absence de douleur. L’absence de douleur dentaire n’est donc pas garant de la santé parodontale.

Qui est touché par les parodontites ?

Environ 70 % de la population est vraisemblablement atteinte à des degrés divers.

Il existe deux types de parodontites. Les parodontites chroniques, qui évoluent relativement lentement, et les parodontites agressives, qui évoluent très rapidement. Les parodontites chroniques, qui touchent environ 60 % de la population, atteignent les adultes dès l’âge de 45-50 ans. Les parodontites agressives, qui touchent environ 10 % de la population, interviennent très précocement au cours de la vie, parfois même dès la puberté, et entrainent des dégâts considérables en quelques mois seulement.

Certains groupes de population sont plus exposés que d’autres : les fumeurs, les diabétiques, les personnes soumises à un stress important, les femmes (en particulier pendant la grossesse pour des raisons hormonales), ainsi que certaines populations d’Asie et d’Afrique (pour des raisons génétiques).

Que sont exactement les parodontites ?

Les parodontites sont des pathologies infectieuses, c’est-à-dire associées à la présence de microbes, qui touchent le parodonte. La présence de ces microbes entraine une réaction de l’organisme, l’inflammation, qui va progressivement détruire l’ensemble des tissus du parodonte, entrainant une mobilité dentaire croissante, puis, in fine, la perte de la dent.

Les parodontites sont majoritairement indolores. Leur évolution est très discrète, et les patients atteints l’ignorent en général.

Il est important de comprendre que les parodontites ne sont pas liées à l’âge. Perdre ses dents par déchaussement dentaire n’est donc pas une fatalité !

Fonctionnement des parodontites

La bouche contient un grand nombre et une grande variété de microbes. Parmi ceux-ci, les bactéries occupent une place prédominante.

A un stade précoce, l’accumulation de bactéries à l’interface entre les dents et les gencives entraine l’inflammation de la gencive, qui se met à saigner en particulier au brossage. On parle alors de gingivite. Cette maladie peut être traitée simplement par un détartrage, ainsi que par une amélioration de l’efficacité du brossage. Il faut noter que la gingivite ne se voit pas chez les fumeurs, car le tabac diminue la vascularisation de la gencive, qui de fait saigne peu ou même pas du tout.

Lorsque la gingivite n’est pas traitée, elle peut évoluer vers la parodontite. La persistance de l’inflammation entraine progressivement la résorption des tissus profonds du parodonte, à savoir l’os alvéolaire et le ligament parodontal. L’espace présent entre la dent et la gencive s’approfondit alors, on parle de poche parodontale. Cette poche, au fur et à mesure de son approfondissement, va être colonisée par un nombre croissant de bactéries inaccessibles au nettoyage des patients. Les bactéries de la poche prolifèrent donc sans encombre, entrainant encore plus de dégâts, jusqu’à ce que le support osseux de la dent soit tellement amoindri que la dent se mette à bouger !

La rapidité d’évolution de ce phénomène est fonction d’un certain nombre de facteurs aggravants, tels que le tabagisme, l’état de santé générale, le patrimoine génétique, le stress… Ces facteurs aggravants ne sont pas la cause de la parodontite, dont l’origine est exclusivement microbienne.

La santé générale influence l’évolution des parodontites

Nous avons précédemment évoqué la notion de facteurs aggravants. Un stress mal compensé, un diabète non équilibré ou un tabagisme important ont une influence néfaste sur l’efficacité de nos défenses immunitaires, et donc augmentent la rapidité d’évolution des parodontites.

La grossesse est également considérée comme un facteur aggravant, car les phénomènes hormonaux qui se développent pendant la gestation, augmentent également la rapidité d’évolution des parodontites.

Les parodontites influencent la santé générale

Un certain nombre d’études très sérieuses indiquent des associations entre la présence d’une parodontite active et : l’endocardite (infection des valves cardiaques), les maladies vasculaires (infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux), l’aggravation d’un diabète existant, l’échec de dispositifs implantables (prothèses, par exemple prothèse de hanche), la naissance de bébés prématurés.

La santé est un tout. Une pathologie localisée au niveau du parodonte des dents peut avoir des retentissements ailleurs dans le corps, car la circulation sanguine transporte bien au-delà des limites de la bouche bactéries et médiateurs de l’inflammation.

Le traitement des parodontites

Les parodontites sont dues à la présence de bactéries au niveau de la poche parodontale, bactéries auxquelles le patient n’a pas accès car elles sont sous-gingivales. L’objectif du traitement parodontal est la fermeture de la poche pour éradiquer toute niche bactérienne inaccessible. Cette fermeture s’obtient en favorisant la réadhésion de la gencive sur la racine la dent, une fois celle-ci décontaminée.

Un traitement parodontal commence systématiquement par :

– Un traitement non chirurgical (appelé surfaçage radiculaire) sous anesthésie locale, visant à désinfecter la surface de la racine dentaire ainsi que la poche, en éliminant le tartre et les bactéries qui s’y trouvent.

– Un enseignement à une hygiène bucco-dentaire spécifique, car un patient atteint de parodontite présente des particularités rendant inefficace un brossage conventionnel.

Une antibiothérapie ciblée, en complément de ces traitements mécaniques, peut également être utilisée dans certains cas.

Un à deux mois après ces traitements, un nouveau sondage est effectué. La plupart des sites auront bien réagi. Si des problèmes persistent, des traitements complémentaires chirurgicaux pourront être entrepris. Dans de très rares cas, une régénération parodontale peut également être envisagée.

Une fois le traitement réalisé, et pour maintenir les résultats dans le temps, il est indispensable de mettre en place un suivi très rigoureux, qui dure toute la vie. C’est ce que l’on appelle la maintenance parodontale. Il s’agit de séances d’assainissement gingival très minutieux, qui permettent d’éviter la récidive, et dont la fréquence varie entre 3 et 6 mois.

Les péri-implantites

L’usage des implants dentaires (racines artificielles) pour remplacer les dents manquantes tend aujourd’hui à se généraliser.

Les traitements implantaires sont très fiables. Il peut cependant se développer autour des implants le même type de pathologie infectieuse qu’autour des racines dentaires, on ne parle plus alors de parodontite mais de péri-implantite. Il a été clairement démontré que les taux de succès implantaires diminuaient considérablement en présence d’une parodontite active.

Pour que les traitements implantaires aient un succès durable, il est capital :

– De placer les implants dans une bouche où les dents restantes présentent un parodonte sain.

– D’effectuer des contrôles annuels visant à vérifier la santé des tissus péri-implantaires et parodontaux.