Les récessions sont multifactorielles; cela signifie que plusieurs facteurs sont responsables de leur apparition. Schématiquement, elles résultent de l’accumulation de facteurs prédisposant et de facteurs déclenchant. Ce schéma complexe de causalité explique pourquoi certains patients présentent quelques récessions isolées, alors que chez d’autres la gencive recule sur de très nombreuses dents.
Facteurs prédisposant
Parmi les facteurs prédisposant, on retrouve principalement :
Une gencive mince et faiblement kératinisée est peu résistante et ne résistera pas longtemps aux agressions mécaniques, chimiques ou bactériologiques. La gencive est en effet un tissu qui est d’autant plus résistant et fiable qu’il est épais et kératinisé. L’épaisseur et la kératinisation de la gencive d’un individu sont principalement fonction de la génétique et du centrage de la dent au sein de l’arcade dentaire.
Une malposition dentaire peut jouer un rôle défavorable. En effet, une dent déportée vers l’extérieur de l’arcade dentaire voit l’épaisseur de la gencive qui l’entoure se réduire. Or plus la gencive est fine, plus elle est vulnérable et recule facilement.
La proximité du frein labial est aussi très néfaste. Le frein labial est une attache fibreuse qui relie la lèvre à la gencive. Il n’intervient cependant, ni dans le maintien, ni dans la mobilité de la lèvre. Lorsque le frein est normalement positionné, c’est-à-dire à bonne distance des dents, il ne joue aucun rôle : ni esthétique, ni fonctionnel. Il n’a pas d’utilité particulière, mais n’est pas néfaste. Lorsque le frein est mal positionné, c’est-à-dire trop proche des dents, ou qu’il est trop volumineux, il tracte la gencive et favorise l’accumulation de plaque dentaire en gênant le brossage. Le recul de la gencive est alors nettement favorisé.
Facteurs déclenchant
Parmi les facteurs déclenchant, on retrouve principalement :
L’inflammation gingivale liée à une insuffisance de brossage.
Les agressions mécaniques liées à un brossage inadapté, trop fort ou cisaillant.
Certains mouvements dentaires effectués lors de traitements orthodontiques.
Le port de bijoux type « piercing » sur la lèvre ou sur la langue, qui irritent mécaniquement la gencive et finissent par l’éroder.
La présence de restaurations dentaires mal-adaptées, qui favorisent l’accumulation de bactéries agressives pour la gencive.
La boulimie et l’anorexie, par les vomissements répétitifs qui l’accompagnent, abrasent chimiquement la gencive.