Dans certains cas, il n’est pas possible de procéder directement au placement d’un implant dentaire en raison d’une insuffisance osseuse. Une greffe osseuse pré-implantaire (avant le placement de l’implant) ou per-implantaire (en même temps que le placement de l’implant) doit alors être réalisée.
Un implant dentaire est une structure qui ressemble à une petite vis. Il occupe donc un certain volume. Autour de l’implant, il doit y avoir suffisamment d’os pour qu’il soit solidement ancré dans la mâchoire. Il arrive malheureusement que l’os de la mâchoire soit insuffisamment abondant pour accueillir un implant. Jusqu’à un certain point, la reconstruction osseuse est évitable en utilisant des implants spéciaux aux dimensions réduites, au-delà, il faut absolument reconstruire.
Dans certains cas, des implants très courts et/ou très étroits peuvent être utilisés pour éviter les greffes osseuses. Des avancées technologiques récentes ont permis la conception d’implants de petites dimensions à la fois fiables et solides : il existe désormais des implants ultra-courts (4 mm de long) et ultra-fins (3 mm de diamètre).
Le développement d’implants dentaires aux dimensions réduites ouvre de nouvelles perspectives, moins invasives et moins onéreuses, aux patients dont les mâchoires sont très résorbées.
En effet, ces implants ultra-courts et ultra-fins, de par leurs faibles dimensions, peuvent être placés sans qu’une greffe osseuse ne soit nécessaire, même dans un environnement osseux atrophié. Cette innovation n’est cependant pas applicable dans tous les cas, car il doit y avoir une certaine cohérence entre la taille de la dent remplacée et la surface de contact entre l’os et l’implant. Ce n’est donc pas la fin des reconstructions osseuses, mais seulement un recul…
C’est pourquoi, il est parfois nécessaire de procéder à une reconstruction osseuse en hauteur et/ou en épaisseur. Les solutions techniques applicables pour palier au manque d’os sont différentes en fonction de la nature du manque (hauteur et/ou épaisseur), de son acuité (manque modéré ou important) et aussi en fonction de sa localisation (mâchoire supérieure ou inférieure, secteur antérieur ou postérieur).
Lorsque l’insuffisance osseuse est importante, la procédure de reconstruction doit précéder le placement de l’implant. Un délai de 4 à 6 mois d’attente est alors nécessaire avant le placement de l’implant.
Lorsque l’insuffisance osseuse est modérée, la reconstruction et le placement de l’implant peuvent être réalisés en même temps.
Plusieurs types de matériaux peuvent être utilisés dans une reconstruction osseuse. Le choix de l’un ou l’autre matériau se fait en fonction de la technique chirurgicale utilisée. Les préférences exprimées par les patients peuvent également intervenir dans le choix.
Le matériau utilisé pour reconstruire l’os provient du patient lui-même. Un second site chirurgical intra-buccal (en général au niveau de la mâchoire inférieure) est alors ouvert pour prélever l’os nécessaire à la reconstruction du site destiné à être augmenté. L’intervention chirurgicale est assez longue et pénible car elle est conduite sur deux sites opératoires différents.
Les biomatériaux osseux sont des substituts, c’est-à-dire qu’ils remplacent les greffons osseux autologues. L’utilisation des biomatériaux revêt plusieurs avantages. L’intervention est plus rapide et moins pénible, car il n’y a qu’un seul site chirurgical, celui qui est augmenté. Il n’y a pas de site de prélèvement. Par ailleurs, les biomatériaux sont disponibles en quantité illimitée, ce qui n’est pas le cas de l’os autologue.
Les biomatériaux présentent différentes origines, ils peuvent être allogènes, c’est-à-dire provenant d’autres être humains donneurs d’organes, ou xénogènes, c’est-à-dire provenant d’animaux. Les biomatériaux subissent une série de traitements sanitaires vous garantissant une très grande sécurité.
Les facteurs de croissance sont des petites protéines qui peuvent accélérer certains phénomènes, tels que la cicatrisation et la formation de vaisseaux sanguins… Ils sont donc très utiles dans le domaine de la reconstruction osseuse.
Il est possible d’utiliser les facteurs de croissance contenus naturellement dans les plaquettes de votre sang. Le sang recèle en effet de nombreux composants, parmi lesquels la fibrine et les plaquettes. La centrifugation d’un prélèvement de votre sang, effectuée juste avant l’intervention chirurgicale, permet d’obtenir un caillot de fibrine enrichi en facteurs de croissance. Aussi appelé Platelet Rich Fibrin (PRF), ce caillot enrichi en facteurs de croissance permet d’accélérer des phénomènes biologiques importants (cicatrisation, formation de vaisseaux sanguins…). L’utilisation du PRF est assez versatile, il peut être mélangé avec les biomatériaux pour en améliorer les propriétés, pour protéger un site opéré…
Il existe de très nombreuses techniques de reconstruction osseuse.
Après une extraction dentaire conventionnelle, une réduction du volume osseux apparait irrémédiablement, rendant difficile le placement d’un implant dans de bonnes conditions.
Lorsque vous consultez et que la dent à remplacer est encore en place, on recourt à une procédure dite de « préservation d’alvéole d’extraction ». Il s’agit, dans la même intervention, d’enlever la dent de façon très douce et de combler l’alvéole (trou laissé dans l’os après disparition de la dent) avec un biomatériau osseux. La procédure de « préservation d’alvéole d’extraction » permet généralement de conserver un volume osseux favorable. Elle permet ainsi bien souvent de placer un implant après 3 mois de cicatrisation sans augmentation osseuse. Il arrive cependant que la procédure ne suffise pas, une reconstruction osseuse pré-implantaire ou per-implantaire est alors nécessaire.
Le sinus est une cavité creuse située au-dessus des prémolaires et des molaires maxillaires. Lorsque les dents situées dans ce secteur disparaissent, il arrive qu’on ne dispose pas de suffisamment de hauteur osseuse pour poser des implants en raison de la présence du sinus. Il est alors nécessaire de procéder à une élévation du plancher sinusal, l’intervention est aussi dénommée sinus-lift, régénération osseuse intra-sinusale ou greffe osseuse intra-sinusale.
Le principe de l’intervention repose sur l’élévation de la membrane sinusienne (fine muqueuse tapissant le sinus). Un biomatériau est disposé pour soutenir la membrane dans la position souhaitée. Il en résulte la création d’une zone d’ossification spontanée, dans laquelle ce sont vos propres cellules osseuses qui reforment l’os désiré. La procédure permet la création d’un volume osseux suffisant en 3 à 6 mois selon les cas. Il existe deux méthodes d’élévation du plancher sinusal : l’élévation sinusale peut se faire par un accès latéral ou par un accès vertical.
La technique latérale est destinée aux fortes pertes osseuses.
La technique verticale est destinée aux pertes osseuses modérées. Nous essayons de favoriser le recours à la technique verticale car elle est très peu invasive, et ne génère presque pas de suites opératoires. En outre, elle permet un gain de temps important, car le placement de l’implant peut être réalisé en même temps que la reconstruction osseuse.
Le principe de la régénération osseuse guidée est de placer un biomatériau osseux ou de l’os autologue sous forme de de copeaux sur le site à augmenter et de l’isoler de la gencive par une membrane en collagène. La gencive proliférant plus vite que l’os, elle risque en effet d’empêcher la régénération osseuse.
Cette technique permet de corriger une perte osseuse horizontale ou verticale modérée, quel que soit le secteur. L’implant peut dans certains cas être placé en même temps que la régénération osseuse guidée. Elle permet d’éviter le recours à une technique plus lourde telle que la greffe osseuse.
Il arrive que l’os manque beaucoup en hauteur et en épaisseur. La greffe osseuse permet de réaliser des augmentations osseuses en hauteur et en épaisseur très conséquentes, quel que soit le secteur.
Le principe de la greffe osseuse réside dans la transplantation d’un volume osseux présentant une architecture mature. Le greffon qui peut être autologue ou allogénique est immobilisé au niveau du site à augmenter. Après environ 4 mois, le bloc osseux rajouté se soude à la mâchoire. L’implant peut alors être mis en place dans de bonnes conditions.
De nouveaux développements industriels permettent aujourd’hui de personnaliser le greffon osseux pour qu’il corresponde exactement au site à augmenter. La procédure de greffe osseuse devient alors mini-invasive.
Page mise à jour le 2 août 2017