La parodontite a des conséquences locales, c’est-à-dire au niveau de la cavité buccale, mais elle exerce également une influence néfaste sur des organes distants de la cavité buccale. C’est pourquoi, au-delà de la simple prévention de la perte dentaire, le traitement de la parodontite participe au maintien global de la santé.
Localement, l’évolution du déchaussement dentaire entraine progressivement :
Toutes ces conséquences sont handicapantes, bien entendu, mais il y a plus grave !
Il faut bien avoir présent à l’esprit que la bouche n’est pas séparée du reste du corps humain ! La circulation sanguine emmène dans tout le corps les bactéries infectant le parodonte.
Ces dernières années, un nombre croissant d’études scientifiques très sérieuses ont démontré l’association entre les parodontites et différentes maladies générales, telles que les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les maladies pulmonaires, le risque d’accouchement de bébés prématurés chez les femmes enceintes, l’obésité…
Des études récentes indiquent un risque d’infarctus (arrêt du cœur entrainant la mort autrement appelé « crise cardiaque ») multiplié par 2 chez les patients atteints de parodontite. Les bactéries et les molécules de l’inflammation passant dans la circulation sanguine à partir du parodonte malade contribueraient à la formation de caillots sanguins venant obstruer les artères irriguant le cœur. Une fois les artères obstruées, le cœur n’est plus irrigué et s’arrête de battre: c’est l’infarctus.
Le phénomène responsable des accidents vasculaires cérébraux (AVC) est similaire. Les bactéries et les molécules de l’inflammation passant dans la circulation sanguine à partir du parodonte malade contribueraient à la formation de caillots sanguins venant obstruer les artères irriguant le cerveau. Une fois les artères obstruées, le cerveau n’est plus irrigué: c’est l’AVC. L’AVC est un accident très grave entrainant une infirmité physique ou mentale passagère ou définitive, voire la mort.
Il existe également une relation entre parodontite et endocardite infectieuse (destruction des valves faisant fonctionner le cœur et entrainant une baisse de son efficacité). Certaines bactéries passant dans la circulation sanguine à partir du parodonte malade abimeraient les valves cardiaques. Une fois les valves abimées, le cœur ne fonctionne plus de façon aussi efficace; on parle alors d’insuffisance cardiaque.
La présence d’une parodontite induit des difficultés majeures à équilibrer un diabète. Il a été démontré que les maladies parodontales sévères augmentent la glycémie et les doses d’insuline nécessaires à l’équilibration du diabète.
A noter : inversement, les diabétiques mal équilibrés offrent un terrain parodontal favorable pour le développement des bactéries entrainant le déchaussement dentaire. Il existe donc un cercle vicieux : le développement d’une parodontite favorise le diabète qui lui-même favorise le développement d’une parodontite…
Les parodontites peuvent également causer ou aggraver des maladies respiratoires telles que l’emphysème, la pneumonie et les BPCO (bronchopneumopathies obstructives).
Les parodontites agiraient selon ces modalités. Les bactéries impliquées dans le déchaussement dentaire seraient entraînées dans les voies respiratoires par inhalation et pourraient ainsi sur-infecter une lésion pulmonaire existante. Par ailleurs, l’inflammation du parodonte pourrait se transmettre à la muqueuse pulmonaire par l’intermédiaire de molécules relarguées dans le sang depuis les gencives.
Les femmes enceintes atteintes de déchaussement dentaire sévère présentent un risque élevé de prééclampsie et d’accouchement de bébés prématurés. Le mécanisme en cause serait le relargage par les bactéries infectant le parodonte de substances déclenchant l’accouchement. La parodontite augmente les niveaux de prostaglandine, qui est l’une des substances chimiques qui déclenchent l’accouchement. Des niveaux élevés de prostaglandine peuvent déclencher un accouchement prématuré et augmenter les risques de donner naissance à un bébé de faible poids. La maladie parodontale augmente également les protéines C réactive. Des niveaux élevés de ces protéines peuvent amplifier la réponse inflammatoire de l’organisme et augmenter les risques de prééclampsie et de bébés de faible poids à la naissance.
Page mise à jour le 28 mars 2017